[Test] The Legend of Zelda : Triforce Heroes

The Legend of Zelda: Triforce Heroes… 3FH de son petit nom, ou Totem Flower pour certains, attendu comme le messie aux DSinParis. Et c’est bien normal, il suffit de lire le cahier des charges du jeu pour saliver: « une aventure dans le monde de Zelda, jouable à 3 en coopération et ne nécessitant qu’une seule cartouche ». Mais que demande le peuple !

Alors, maintenant que le jeu est disponible, tient-il ses promesses et rejoindra-t-il le cercle des incontournables de la DSinParis ? Faisons le tour…

Pour le multijoueur !

Vous venez de le lire, Triforce Heroes est un Zelda multijoueur, fait pour le multi, PENSÉ pour le multi. Et spécifiquement à 3 joueurs ! Exit donc les parties solo ou à 2, ici il vous faudra trouver 2 copains pour jouer, ou bien vous accommoder de pantins pour remplacer les autres joueurs et ainsi se retrouver tristement à jouer en solo dans son coin, dommage…
Mais ça ne devrait pas arriver souvent car le jeu a justement été très bien pensé pour permettre aux joueurs de se réunir facilement pour des sessions endiablées:

  • 3 joueurs en multi-local si chacun a son jeu
  • 3 par internet avec des amis ou des inconnus si l’on veut prolonger son jeu seul chez soi
  • 3 joueurs en téléchargement avec une seule cartouche de jeu si les amis n’ont pas encore investi

Un très bon point donc, car tout le monde peut avoir l’occasion de s’y essayer !

Regarde, Nintendo t’explique ça mieux que moi.

 

Legend of what ?

Pour l’histoire, trois Link aventuriers sont envoyés en mission dans les « contrées maudites » afin de sauver l’élégante princesse Zelda Mousseline du royaume d’Hyrule d’Estoffe, sous l’emprise d’un maléfice l’obligeant à arborer des guenilles en guise de vêtements. L’enfer pour ce royaume du bon goût et de la mode… Humour inside donc.

Bon, tout ça c’est bien mais dans les faits, une fois dans le jeu, qu’est-ce que ça donne ? Et bien de la coopération. Ou plutôt un semblant de coopération.

Car le jeu se passe exclusivement dans des niveaux, au nombre de 32, répartis dans 8 environnements bien connus de Zelda (Forêt, Montagne, Rivière, …). Environnements visuellement très agréables au regard puisque le moteur graphique de l’excellent A Link Between Worlds est ici repris, encore une bonne chose dis donc !

 

The Rage of Zelda

Il faut que je vous avoue quelque chose: jusque là j’ai voulu vous préserver un petit peu, en énumérant les points positifs (déjà 2, incroyable !) mais il faut bien s’attaquer à un moment au coeur du jeu. Et c’est là que le bât blesse… Je ne vais pas faire durer le suspens mais certains fans de Zelda vont avoir les yeux qui pleurent en lisant les lignes qui suivent, alors d’avance désolé, mais il y a à redire.

Tout d’abord le fameux « royaume » qui fait office de carte du monde n’est là que pour le décor, il n’y a rien à y faire mis à part 3 pauvres maisons comprenant une boutique de costumes (j’y reviendrai), une galerie Miiverse (Nintendo, irais-tu puiser dans Miiverse pour donner du contenu à ton jeu ?) et un mini-jeu des coffres…

Le jeu ne nous propose donc véritablement que d’enchaîner les 32 niveaux disponibles, sans jamais entrecouper cela de phases d’exploration dans un vaste monde comme pour tous les Zelda. Cela ne serait pas si grave si les niveaux en eux-mêmes nous offraient de quoi vadrouiller. Mais non, absolument pas, nous n’avons droit qu’à des enchaînements de petites salles serties d’énigmes, ce que j’appelais déjà dans notre preview sur les jeux de l’E3 « des courts niveaux peu aboutis… » et malheureusement cela n’a pas changé d’un poil depuis.

Triforce Heroes - Totem

CaliKen est le vert, moi le bleu et Tita le rouge à ce qu’il paraît.

 

Trifaible Heroes

Ah car là oui, en terme de coopération il y a de quoi faire: chaque aventurier possède un objet et une tenue particulière, choisis au début du niveau. Les tenues sont là pour changer les caractéristiques des personnages et les objets sont immuables pour chaque niveau, on ne peut donc pas en changer, c’est un objet et un seul, il va donc falloir s’entraider pour passer les différentes énigmes et parcourir les 3 petites salles qui forment un niveau. Dès lors il devient impensable de s’éloigner de ses partenaires de jeu. Où est la liberté ?

De plus les coeurs sont partagés, cela semble une bonne idée pour forcer l’entraide et forger l’esprit d’équipe mais cela devient bien vite une torture dès lors qu’un joueur n’arrive pas à suivre la cadence: vous allez piétiner sur les énigmes, rester coincés dans une salle, y perdre de la vie et finir bien vite par pester contre ce partenaire si peu utile. Et n’escomptez même pas vous passer les nerfs en vous montrant un peu vache avec vos associés, le jeu ne vous le permet pas, car on se punit soi-même et c’est finalement avec une mine de dépit que l’on envoie des messages de désespoir aux autres joueurs grâce aux petites émoticônes situées sur l’écran inférieur, seul moment agréable de cette douloureuse épreuve où l’ennui semble être le maître mot…

 

« Y’a plein de costumes »

Et tout ça pour quoi ? Des rubis ? Des coeurs en plus ? Le scénario ? Non, non, non, trois fois non, car il n’y a aucun potentiel d’évolution ici. Un comble pour un Zelda !

On se contente d’enchaîner les 3 mêmes salles d’un même niveau, jusqu’à les connaître en long en large et en travers, pour récolter des matériaux afin d’acheter des costumes à la boutique du royaume village. Et le soucis vient finalement du fait qu’à part les costumes… il n’y a RIEN. 

On ne gagne pas de cœurs, on peut mettre 1000 ans pour finir un niveau ou pas, ça ne change rien, les seuls secrets que l’on trouve sont des rubis pour acheter des costumes bien dispensables au final: si au moins les joueurs étaient obligés de se les répartir de certaines façons dans les donjons… Là non, ça n’apporte rien au game design et encore une fois, on fait et refait 32 mornes niveaux en boucle avec de temps en temps des défis pour les bons trios qui en auront le courage (finir ce niveau pour la 20ème fois MAIS cette fois en moins de 5 minutes, youuuuuuupi).

Ah, il y a quand même un mode duel anecdotique, pour changer, vous ne pourrez pas dire que je n’en ai pas parlé.

Je me souviens, d'un temps où il existait des Zelda coop bien pensés.

Heureusement qu’il existe des Zelda coop respectant la série :-]

 

Déception

Ce sera le mot de la fin, vous l’aurez compris lors de ce test…
Nous attendions un grand Zelda multijoueur, nous nous retrouvons avec un jeu multijoueur qui n’est ni grand, ni même un Zelda et n’arrive même pas à faire oublier un 4 Swords qui n’était « que » le jeu bonus offert en cadeau pour les 25 ans de cette licence fabuleuse.

Vide de contenu, vide de liberté, vide d’ambiance, vide de charme, vide d’intérêt et de rejouabilité, je n’aurais jamais cru dire ça un jour d’un jeu Zelda mais je regrette amèrement mon investissement. Enfin, on essaiera de se dire qu’à 30€ pour 3 joueurs ça fait 10€ par personne et que ce n’est donc pas la mauvaise affaire de l’année mais bon. Désolé…

Ne pleure pas Zelda, je t'aime quand même !

Ne pleure pas Zelda, je t’aime quand même !

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