La nostalgie a ses limites, c’est ce que je m’étais dit en 2018, devant le démo d’Octopath Traveler sur Switch. Oui, ici, on aime les RPG à l’ancienne, le bon goût du chips d’autrefois et du pain grillé et tartiné de chocolat Poulain. Et face à ce joli jeu mariant de vieux pixels à des décors en belle 3D, on avait de quoi s’émerveiller. Huit personnages aux histoires différentes, un système de combat classique mais bien fichu, et addictif, une musique joliment orchestré, bref : du très bon, en perspective.
Sauf que, lors du test de la démo, j’étais resté sur ma faim. Certes, huit personnages, mais aucune interaction entre eux. Une intrigue plate, un scénario mou : rien ne m’avait, alors, vraiment transcendé. Les différentes histoires ne semblaient pas liées, le jeu manquait d’âme et ne m’apportait que peu intérêt. Mais…
Du Gamepass à la Switch
… Mais le sacrosaint Gamepass, sur ma Xbox, me l’a proposé de nouveau, quelque temps plus tard, dans son catalogue. Et la possibilité de jouer en streaming depuis un téléphone, ou un autre device portatif, m’a donné envie de lui donner une seconde chance. Dès lors, je voulais le faire, il me hantait. Le souci, c’est que le jeu en streaming, du moins sur XBOUXE, ne propose pas encore une expérience optimale : ralentissements, bugs graphiques, etc. Je voulais désormais laisser de nouveau une chance à Octopath Traveler, de manière nomade, et avec de la qualité. Alors, j’ai repensé à mon expérience sur Switch, et j’ai franchi le pas. Oui Mireille. J’ai franchi le pas.
Et grand bien m’en a pris.
Ils ont l’air sympa ces héros, même s’ils ne communiquent pas trop entre eux, on pourrait leur laisser une seconde chance ?
Le mélange entre les personnages en 2D pixelisée et le monde, en 3D, est vraiment, comme on dit dans le jargon vidéoludique : JOLI.
NOTE DE RÉALISATION
Le RPG pour ce qu’il est
Octopath Traveler ne doit pas être pris pour autre chose qu’un hommage timide, beau, mais simpliste, aux J-RPG de notre enfance. En ce sens, il ne réinvente pas la formule, et ce n’est pas ce qu’on lui demande. Plus embêtant, son scénario, du moins, ses différents scénarii, vraiment trop simplistes, n’apportent pas vraiment de valeur ajouté au jeu, et lui donnent un côté lisse et sans vie. Les personnages sont stéréotypés à l’extrême : l’ancien chevalier au passé sombre, la gentille prêtresse au coeur pur, le voleur mystérieux, la danseuse-magicienne sexy, etc, et vivent des péripéties on ne peut plus connues. Dommage.
Venez, on va vivre des aventures semi épiques et on se parlera pas du tout !
« Regardez les amis ! Des gens statiques avec des bulles de dialogues. Allons leur parler pour ne rien apprendre d’eux ! »
C’est donc plus sur la forme que sur le fond qu’Octopath m’a séduit. Et, au bout de 60 heures de jeu, il continue de le faire. Pourquoi ? Et bien parce qu’il est fichtrement bien réalisé. Son alliance de sprites 2D avec un environnement 3D ne lasse guère. Son système de combat, simple, mais apportant quelques subtilités, comme le fait d’accumuler de la puissance, donne envie de s’y plonger, et les personnages sont suffisamment attachants pour qu’on ait envie d’aller au bout de leurs quêtes respectives, aussi simplistes soient-elles. Quelques petits ajouts en plus, simples, mais bienvenus, comme la possibilité d’entraîner des PNJ dans son équipe, de capturer des monstres ou de détrousser des villageois, apportent un peu de sel au jeu. Le joueur se laisser embarquer, et hop, on se retrouve à enchaîner les parties, à faire du level up bête et méchant, mais agréable, sur la map assez imposante du jeu. Le jeu est bien huilé, on sent l’expérience derrière, et bref, ça tourne, et on prend du plaisir. Finalement, c’est tout ce qu’on lui demande non ? Nous donner du plaisir.
Chaque adversaire a des faiblesses. Si on le tape plusieurs fois avec la bonne arme ou la bonne magie, hop, on le stunt, et on l’empêche d’attaquer pendant un ptit moment, en lui explosant la figure, au passage.
Donc oui, on enchaîne les combats, mais ils apportent suffisamment d’intérêt pour qu’on les apprécie.
Bien mais pas top
Octopath Traveler doit s’apprécier pour ce qu’il est, avec ses défauts et ses qualités. Un hommage bien réalisé, mais très timide, voire feignant, sur le reste.
OCTOPATH TRAVELER Gameplay Trailer (2019) – YouTube
NOTE DE CONTENU
On ne va pas bouder notre plaisir. Si on prend Octopath Traveler pour ce qu’il est, il fait totalement son job.