[Test] Crash Team Racing : Nitro-Fueled

Après Team Sonic Racing en mai dernier, c’est au tour de Crash et sa bande de revenir sur les circuits. Nitro-Fueled est le remaster de Crash Team Racing sorti en 1999 sur Playstation, il y a donc 20 ans (ça nous rajeunit pas), jeu considéré encore aujourd’hui par un nombre considérable de fans comme aussi bon (voir meilleur pour certains) que Mario Kart. Alors, Beenox a-t-il réussi son pari de remettre ce joyau de Naughty Dog au goût du jour ?


Nitro beau, nitro moche.

Tout comme Team Sonic Racing, nous ne jugerons que la version Switch. Sortons les chiffres. Première mauvaise nouvelle, le jeu tourne en 30 fps (aïe !) mais ce n’est pas si gênant et il est étonnant de constater que c’est aussi le cas des autres versions console. Graphiquement, la version Switch tient très bien la route comparée aux autres versions si on les met côte à côte. Tout est absolument magnifique. Quelques légers compromis ont dû toutefois être faits dans les lumières et les modèles pour conserver le même niveau de détail que sur une PS4 mais honnêtement, le résultat reste très convaincant et ça ne saccade pas d’un poil même en écran splitté.

Attachez vos ceintures, Crash Team Racing est de retour !

Évidemment, si on compare avec la version d’origine d’il y a vingt ans, c’est le jour et la nuit ! Comme ce fut le cas pour le remaster de la trilogie Crash Bandicoot l’an passé, d’ailleurs. Beenox a vraiment apporté un très grand soin dans les décors, les musiques et les animations des personnages sans dénaturer le matériau d’origine. De plus, cerise sur le gâteau, nous avons droit, cette fois, à un doublage français de qualité et de nouvelles cinématiques pour le mode aventure. Chapeau. Les fans qui ont saigné le jeu d’origine seront ravis de retrouver cette ambiance dingue si caractéristique et des circuits plus beaux que jamais sous un nouveau jour.

C’est fou ce que 20 ans d’écart technologique peut donner.

Pour obtenir un tel résultat, les compromis ont donc dû être faits sur la résolution. Si la Switch dockée affiche un très honnête mais pas ouf 720p qui déjà laisse apparaitre un léger aliasing dans le décor, en version portable, on a droit à un très piteux 480p qui pique un peu les yeux. Pour un jeu qui tourne en 30 fps, c’est lamentable. Mais le plus scandaleux, ce sont les temps de chargement parfois tellement longs qu’on se demande si ce n’est pas un hommage rendu à la première Playstation ! Blague à part, on avait presque oublié ce que c’était de devoir attendre près d’une minute avant de prendre le départ d’une course, surtout quand on compare à Mario Kart 8 Deluxe ou même Team Sonic Racing. Pour l’heure, bien que ça soit loin d’être moche, l’optimisation est clairement à revoir.

Note de réalisation

Bon

Rhythm and Boost

Dans mes souvenirs, Crash Team Racing avait cette réputation d’être bien plus technique et exigeant qu’un Mario Kart. Et en effet, ça se ressent immédiatement dans la prise en main même si, de base, elle reste plutôt accessible. L’écart de niveau entre un joueur débutant et les expérimentés se fera très durement ressentir. Dans CTR, par exemple, pour obtenir un boost en dérapage, il faudra appuyer sur la gâchette opposée en rythme jusqu’à trois fois d’affilé. Et ça, c’est juste la base. Je n’ai pas encore mentionné les « réserves » et autre « feu sacré », des termes qui parleront aux puristes. La courbe de progression est immense et les erreurs de pilotage se paient cash. Préparez-vous à roter du sang en ligne même si cette version remastérisée s’est payé le luxe de corriger quelques glitches abusés de la version d’origine. En revanche, tous les raccourcis sont là.

CTR est à la fois similaire et très différent de Mario Kart dans ses mécanismes.
Sans entrainement, vous allez vous faire rouler dessus en ligne (et par l’IA aussi).

Ne comptez pas non plus sur les item pour combler l’écart. L’équivalent de la carapace bleue, par exemple, est ici un item bien plus rare et moins efficace. Même les missiles à tête chercheuses ne suivent pas aussi bien la piste que les carapaces rouges. Il faut que votre adversaire soit absolument dans votre ligne de mire et encore, ils peuvent parfois faire des trucs chelous et rater sa cible. En clair, les item n’auront pas beaucoup d’impact sur le classement, ce que certains apprécieront cela dit. Si vous cherchez un jeu de course fun mais à la fois très technique et moins aléatoire qu’un Mario Kart, alors CTR est clairement fait pour vous. Avec un peu de pratique, on arrive à sortir des enchainements de boost stylé qui donnent la banane.

Autre signe de cette exigence, c’est sa difficulté. Même réglée sur « moyenne » (qui est soi-disant égale au jeu d’origine), le mode aventure ne vous fera pas de cadeaux mais c’est un bon entrainement. Si vous découvrez le jeu et ses mécanismes, vous allez souffrir dès les premiers circuits. Heureusement, Nitro-Fueled propose plusieurs niveaux de difficulté pour tous types de joueurs. Le mode facile est d’une facilité déconcertante. Pratique pour débloquer rapidement les boss mais n’offre aucune résistance. Le mode difficile, en revanche, c’est juste du délire masochiste ! Et si vous souhaitez récupérer toutes les reliques de platine et tout débloquer, il faudra acquérir du skill et sortir la course de votre vie sans faire la moindre erreur !

Terminer le mode aventure à 100% est un sacré défi.

Accessible mais difficile à maitriser, c’est la marque des grands jeux et Crash Team Racing en fait clairement parti. Mais si vous vous attendiez à un bête clone de Mario Kart avec un skin Crash Bandicoot, vous allez tomber de haut. CTR est bien plus que ça pour peu que vous vous y investissiez.

Note de gameplay

Exceptionnel

On se fueled pas de ta gueule !

Non content d’offrir tout le contenu d’origine, même Oxyde, le boss final qui n’était pas jouable de base, CRTN-F ajoute aussi tout le contenu de Crash Nitro Kart, sa suite sur PS2 nettement moins célèbre et adulée pour un total de 31 circuits, 12 arènes et 26 personnages (dont certains disposent de skins). Et ce n’est pas tout. Du contenu gratuit arrivera régulièrement au fil de l’année dont de nouveaux pilotes comme Spyro et des circuits inédits. Si on ajoute le fait qu’il est vendu à petit prix dans sa version de base, entre 30 et 40€ selon les boutiques, le rapport contenu/prix est plus qu’avantageux pour le joueur ! On pourra cependant pester contre le politique de DLC et de contenus exclusifs à la version PS4 qui au fond, ne concerne que quelques skins de personnages mais dont nous seront privés sur Switch.

Dès le mois de juillet, du contenu supplémentaire gratuit déboule.

La grande majorité des éléments à débloquer le sont via des objectifs dans le mode aventure (battre des boss, gagner des jetons ou des reliques) ou via l’arrêt au stand qui est en quelque sorte le magasin du jeu. Les éléments cosmétiques à y acquérir changent chaque jour et nécessitent des pièces Wumpa gagnées en jouant. MAIS il faudra noter deux gros bémols à ce système. Les pièces se gagnent au compte-goutte. Comptez entre 20 et 60 par course tandis qu’un personnage en coute 1500 minimum et certains skins dans les 5000 ! Notez que vous gagnerez plus de pièces en jouant en ligne (mais jusqu’à une certaine limite apparemment). Mais SURTOUT, il faut obligatoirement être connecté pour en gagner même en jouant hors ligne (!?). Pour les joueurs nomades que nous sommes, c’est la douche froide. Il faudra donc faire preuve d’énormément de patience et rester chez soi pour tout avoir.

Evidemment, coup de théâtre, Activision permet désormais d’acheter des pièces wumpa avec du vrai argent ! On l’a tellement vu venir cette carotte… A vous de voir si vous voulez céder à la facilité.

L’arrêt au stand n’est pas accessible hors ligne.
Et vous ne gagnerez aucune pièce si vous n’êtes pas connecté !
Aberrant…

Malgré tout, il faut reconnaître qu’entre les courses, le mode aventure, les combats, les divers défis et les futurs Grand prix en ligne à venir, on en a clairement bien plus que son argent. Mais ce système très agaçant de shopping exclusivement en ligne est à revoir, surtout sur Switch.

Note de contenu

Très bon

VERDICT

Crash Team Racing Nitro-Fueled est un remake plus que réussi d’un titre entré dans la légende des jeux de kart. On pourra se plaindre de détails comme la résolution ultra basse en nomade, ses temps de chargement, sa difficulté déstabilisante et sa connexion obligatoire, c’est vite oublier le fun qui se dégage indéniablement de ce titre. Un fun intact depuis maintenant vingt piges que Beenox et Activision ont réussi à retranscrire à merveille et à mettre au goût du jour. Toutefois, n’oubliez pas que CTR n’est pas qu’une copie de Mario Kart. Il a ses codes, ses techniques et ses exigences. Bref, il n’est pas devenu un jeu culte pour rien !

NOTE GLOBALE

Très bon

P.S. :

Franchement, quelle époque formidable nous vivons !

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